​Catou a consacré de nombreux tableaux à Colonia del Sacramento, en Uruguay, cette ville endormie au bord du Rio de la Plata. Fondée en 1680 par les Portugais, elle avait passé les siècles ballottée entre les ambitions coloniales des empires portugais et espagnol. Aujourd’hui, Colonia, avec ses rues pavées usées et ses vieilles façades de maisons coloniales, offre aux visiteurs un visage serein, presque métaphysique. Fuyant la frénésie de Buenos Aires, elle s’est retrouvée confrontée à d’autres couleurs, tout en nuances, aux tons pastels, tandis qu’elle peignait, le plus souvent, des toiles aux couleurs vives. Catou souhaitait transmettre cette sensation unique qu’elle ressentait dans ce lieu, celle du temps suspendu, comme s’il n’existait plus. Obsédée par les couleurs et les textures, elle souhaitait capturer l’essence même de Colonia del Sacramento. À certains endroits, elle observait comment la lumière du soir transformait les murs en tableaux vivants, où les ombres dansaient au gré du vent. C'est une période où elle décline Colonia non seulement dans ses toiles, ses miniatures, mais aussi dans la peinture sur porcelaine où toutes les nuances de bleu l'aident à représenter l'atmosphère mélancolique de cette toute petite ville.